Le projet pilote TYPO-RENO vise à développer des feuilles de route pour la restauration énergétique du patrimoine bâti. Les fiches, développées en collaboration avec la Direction de l'énergie et la Direction générale des immeubles et du patrimoine, serviront de pratique commune pour la rénovation énergétique des bâtiments d’habitation à valeur patrimoniale dans le canton de Vaud, ainsi que d'outils de communication vers les communes, les architectes et le grand public.

Différentes études menées à l‘institut ont mis en évidence le manque d’accompagnement des propriétaires dans leurs démarches de rénovation, le manque de connaissances et d’outils concrets ainsi que la nécessité de trouver des stratégies interdisciplinaires avec les administrations publiques concernées. Pour y répondre, un projet de fiches typologiques de restauration énergétique » des bâtiments d’habitation à caractère patrimonial associe les directions de l’énergie (DIREN) et du patrimoine (DGIP) du canton de Vaud dans une vision commune de bonnes pratiques ». Ils souhaitent pouvoir proposer aux propriétaires et aux professionnels des solutions pour concilier les intérêts divergents, faciliter l‘assainissement du patrimoine bâti et augmenter la qualité des projets déposés.

Afin d’intégrer les enjeux techniques et environnementaux, l’approche globale eREN est complétée par un bilan énergétique et environnemental pour chaque mesure de rénovation, une production de chaleur renouvelable contextualisée, une réflexion sur la ventilation des locaux et l‘intégration de l’énergie solaire. Les fiches illustrent les mesures de rénovation et hiérarchisent les interventions selon la vétusté des éléments et la faisabilité des travaux.

Les études de cas montrent qu’on peut améliorer la plupart des bâtiments à caractère patrimonial de la classe énergétique G à la classe D avec un effort raisonnable. Notamment en isolant les dalles et les murs contre les espaces non-chauffés, ainsi que les éléments de l’enveloppe extérieure avec un crépi isolant minéral sur les façades.

Pour atteindre les exigences légales applicables aux bâtiments non-protégés patrimonialement (classe C), une isolation intérieure est souvent nécessaire. Cela implique toutefois des travaux conséquents dans les logements ainsi qu’un soin particulier à apporter aux détails constructifs.

L’approche privilégie les matériaux minéraux et biosourcés, ouverts à la diffusion de vapeur, pour réduire les risques de condensation et limiter l’énergie grise des rénovations. La substance historique est préservée. On peut ainsi améliorer les fenêtres existantes en changeant uniquement les verres, ou préserver les anciennes portes en créant un sas d’entrée. Quant à l’isolation intérieure, difficilement réalisable en site occupé, elle peut parfois être évitée grâce à des stratégies de compensation, en intervenant par exemple sur les façades sur cour, les attiques en retraits ou les façades pignon souvent plus modestes.

Les fiches typologiques sont un outil pour les planificateurs et services concernés. Toutefois, pour garantir des rénovations durables, il est nécessaire d’encourager activement et de subventionner des études globales établies par des professionnels qualifiés qui serviront de base aux autorisations et aux subventions.