Ce projet de recherche vise à fournir les outils permettant d'évaluer les avantages et les limites propres à un réemploi systémique des composants de construction sur le territoire suisse.

De nombreux efforts ont été effectués ces deux dernières décennies afin de réduire les demandes en énergie opérationnelle des bâtiments (chauffage, refroidissement, ventilation, électricité, …) et leur impact sur le réchauffement climatique. Réduire aussi drastiquement l'impact environnemental des phases de construction, rénovation, et démolition des bâtiments reste une question ouverte. L'application d'une économie circulaire est une piste privilégiée mais peu éprouvée.

Notre proposition de recherche vise (1) à renforcer la connaissance sur la pratique du réemploi des éléments de construction dans l’histoire de l’architecture; (2) à développer de nouveaux critères et métriques pour évaluer le potentiel de réemploi des composants du bâtiment sur base d’une approche ascendante partant d’une caractérisation fine du stock bâti existant, de ses types constructifs, de son usage et de la qualité mécanique et spatiale de ses composants; et (3) à fournir des indicateurs robustes des gains et pertes possibles dans différents scénarios de réemploi à grande échelle en Suisse.

Le réemploi des composants de construction dans de nouveaux projets d’architecture est aujourd’hui envisagé comme une approche prometteuse pour accroître la durabilité de l’industrie de la construction. Alors que le recyclage génère de nouveaux produits par transformation de déchets, le réemploi étend la durée de vie des produits existants en exploitant au mieux leurs caractéristiques fonctionnelles et techniques préexistantes, à un coût environnemental minimal. Le réemploi est une stratégie clé de l’économie circulaire mais est probablement aujourd’hui la stratégie qui est la moins étudiée et la plus éloignée d’une implémentation concrète et systémique.